Pour quelque mauvaise raison que ce soit, le kamikaze impose la mort d'autorité. Il arrête le temps de ceux qu'il croise avec l'absurdité du hasard ; et avec lui l'idée de vie et de ses eldorados.
Pour arriver à ce point d'horreur, il faut s'être fait manger par ses croyances.
Je pense ce matin aux enfants d'aujourd'hui dont l'entrée fracassante dans la Raison si chère aux adultes sera marquée par la mort.
Et parce que je ne veux pas renoncer à croire que l'enfance ou l'adolescence sont le territoire des possibles ou se fixent les eldorados, parce que mon enfance fut un carnage, je continuerai à jouer encore, à écrire plus fort, et à mener ces dizaines d'ateliers qui ont pour seul but d'ouvrir les regards.
Je ne veux pas m'indigner, et surtout pas prier. Je veux continuer à faire de toutes mes forces pour ne plus avoir à envisager de prier ou de m'indigner.
Faire entendre que le "commun" n'est pas le banal. Mais tout le contraire.

Nicolas Turon,
Auteur, Metteur en scène et comédien

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