Monstres. Quasimodo, Eléphant man et les créatures difformes
de Freaks, film de Tod Browning (1932) dont l'histoire se passe dans un cirque,
faisaient-ils partie de l'univers des clowns? Ces masques du passé renvoient à
la bestialité génétique. Ces éclopés, nés d'accouplements invraisemblables
entre l'homme et l'animal ou victimes d'une maladie monstrueuse, n'occupaient
pas la même place que le clown. Dans la la fête foraine qui jouxte le cirque,
un stand leur était consacré afin que le public voyeur dévisageât ces êtres
étranges. us n'étaient pas en piste pour jouer un rôle. us étaient le rôle et
la dramaturgie à eux tout seuls. us faisaient le spectacle sans simulacre. Nul
besoin d'exploit, de texte et de gag. C'est ce qui les rendait à la fois
effrayants et touchants. À leur vue, on reculait puis on les scrutait pour
tenter de comprendre. Leurs masques marquaient la frontière visible entre la
nature conquise et la nature sauvage. Les clowns surprennent. Les monstres
réveillent toutes les vieilles peurs dont sont porteurs loups-garous et autres
vampires. Ils fascinent et tétanisent à la fois. us présentent en plein jour
les Aliens que dissimulent les nuits de l'humanité. Au XVéme siècle La nef des
fous de Brant ou de Bosch dépeignent les dérives coupables des hommes.
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